Je me dirige vers la gare du nord dimanche après-midi, avec l'intention de rejoindre Amiens d'où je pourrai pédaler jusque Doullens. Mais les liaisons entre Amiens et Paris ne sont pas satisfaisantes, j'opte alors pour Arras (les TGV nord sont dotés d'un compartiment pour bicyclettes) d'où je serai à une quarantaine de kilomètres de Doullens, où j'ai réservé une chambre d'hôtes pour le soir.
Arrivée à Arras et déjeuner sur la Grand-Place.
Je suis la véloroute de la mémoire, après avoir déjeuner sur la grand place d’Arras. J’arrive à Doullens sans encombre, après un voyage parsemé des stigmates de la Première guerre mondiale.
Mon hôtesse de ce soir est une agricultrice à la retraite, son fils a repris la ferme d’à côté de sa maison. Au petit-déjeuner, elle se lancera dans un discours sur les multiples difficultés qu’elle rencontre en matière d’héritage, de retraite insuffisante car les conjointes d’agriculteur ne sont pas reconnues, elle me fait aussi un tableau vivant de la jalousie qui colore les relations entre les gens de la campagne. Pour l’instant, elle me dirige vers le camping municipal où je pourrai dîner en compagnie d’un couple de Belges flamands apparemment bonhommes, mais il y a quelque chose chez eux qui ne me plaît pas, qui affleure de temps en temps dans la conversation mais ne se déclare jamais. Cette chose est liée à des conceptions raciales de l’organisation sociale, je le sens. Je me lance aussitôt dans un vibrant plaidoyer pour la société de demain, la seule possible, la seule que l’on ait, à savoir multiethnique et multiculturelle, avec plein de gens différents cohabitant ensemble. Nous n’en parlons plus, à la place nous abordons la question du camping, dont ils semblent être de grands amateurs. Le repas est somme toute agréable, dans un cadre naturel, il fait chaud, je mange bien et la tenancière du camping me propose ses fraises, dont je prends une barquette pour le dessert et pour la route du lendemain.
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