Le Nouveau Latina est mort, vive le Luminor Hôtel de Ville qui renaît de ses cendres sous l'impulsion, entre autres, de Bertrand Bonello. Dans une configuration identique à celle à laquelle le Nouveau Latina nous avait habitués, c'est-à-dire une salle principale, une salle secondaire et un bar/salle conviviale, le Luminor a l'ambition de proposer aux spectateurs des films indépendants en exclusivité, y compris des films d'inspiration gay en adéquation avec le quartier du "gay" Marais au coeur duquel le cinéma se situe. C'est le cas du film de ce soir, Le Cercle.
Le Cercle nous propose une tranche d'histoire du développement des mouvements de libération homosexuelle sur un registre dramatique, à travers l'histoire vécue par deux hommes, Ernst et Robi, qui se rencontrent dans le Zürich de l'après-guerre, réputé pour sa tolérance vis-à-vis des modes de vie alternatifs, y compris les mouvements gays tels que Le Cercle, contrairement à la République Fédérale d'Allemagne voisine qui ne se résout pas à mettre fin à la pénalisation de l'homosexualité à travers l'arsenal législatif répressif mis en oeuvre par les Nazis autour du paragraphe 175. Le Cercle est une association construite autour de la publication d'un magazine gay consacré à la littérature d'inspiration homosexuelle, permettant également aux membres de cette communauté de se rencontrer, notamment lors du bal annuel de l'association, et d'entretenir des relations sociales dans un monde qui, bien que tolérant, leur demeure encore largement hostile (il n'est pas question de se déclarer ouvertement homosexuel par exemple, sous peine de perdre son logement et son travail).
Le libéralisme zürichois d'après-guerre finit par attirer une faune un peu à la marge, attirant dans son sillage des prostitués masculins dont certains se retournent contre leurs clients et les tuent. C'est le début d'une période noire pour Le Cercle, qui mènera à terme à sa disparition, dans la mesure où l'attitude de la police change à partir du moment où elle devient convaincue que les troubles à l'ordre public trouvent leurs origines au sein de la communauté homosexuelle. La tolérance se change alors en harcèlement, ce qui conduira certains membres du Cercle au suicide lorsque le pot-au-roses sera mis sur la place publique. Découragement chez certains, entêtement chez d'autres qui se targuent de "ne rien faire de mal".
Au milieu de ces tourments, Ernst et Robi se serrent les coudent et font le dos rond en attendant que la tempête se calme. Si le film/documentaire suit plus particulièrement les débuts de leur relation, en s'intéressant aux contrastes qui séparent le contexte familial dans lequel ils ont été élevés (Marianne Sägebrecht est très touchante dans le rôle de la mère courage pleine de compréhension), le film se conclut sur l'union civile célébrée entre les deux tourtereaux à la fin des années 2000. Les deux héros sont revenus de loin, et confient à la caméra que jamais, même dans leurs rêves les plus fous, ils n'auraient pu imaginer qu'un jour viendrait où ils pourraient se marier et afficher leur amour aux yeux de tous ! Leur témoignage est très touchant et nous fait prendre conscience de tout le chemin parcouru depuis l'après-guerre, en mettant en perspective l'avancée représentée par le mariage homosexuel.
Du point de vue formel, saluons le mélange entre documentaire et fiction qui permet de juxtaposer des scènes où les véritables personnages témoignent de leur histoire, et d'autres scènes où des acteurs incarnent ces mêmes personnages dans les années 1950-60. Ce mélange des genres permet d'associer le caractère naturaliste du documentaire avec la dramatisation rendue possible par les petites scénettes jouées par les acteurs convaincants, notamment le jeune Robi, dans la Zürich d'après-guerre. Une réussite didactique et dramatique.
Le libéralisme zürichois d'après-guerre finit par attirer une faune un peu à la marge, attirant dans son sillage des prostitués masculins dont certains se retournent contre leurs clients et les tuent. C'est le début d'une période noire pour Le Cercle, qui mènera à terme à sa disparition, dans la mesure où l'attitude de la police change à partir du moment où elle devient convaincue que les troubles à l'ordre public trouvent leurs origines au sein de la communauté homosexuelle. La tolérance se change alors en harcèlement, ce qui conduira certains membres du Cercle au suicide lorsque le pot-au-roses sera mis sur la place publique. Découragement chez certains, entêtement chez d'autres qui se targuent de "ne rien faire de mal".
Au milieu de ces tourments, Ernst et Robi se serrent les coudent et font le dos rond en attendant que la tempête se calme. Si le film/documentaire suit plus particulièrement les débuts de leur relation, en s'intéressant aux contrastes qui séparent le contexte familial dans lequel ils ont été élevés (Marianne Sägebrecht est très touchante dans le rôle de la mère courage pleine de compréhension), le film se conclut sur l'union civile célébrée entre les deux tourtereaux à la fin des années 2000. Les deux héros sont revenus de loin, et confient à la caméra que jamais, même dans leurs rêves les plus fous, ils n'auraient pu imaginer qu'un jour viendrait où ils pourraient se marier et afficher leur amour aux yeux de tous ! Leur témoignage est très touchant et nous fait prendre conscience de tout le chemin parcouru depuis l'après-guerre, en mettant en perspective l'avancée représentée par le mariage homosexuel.
Du point de vue formel, saluons le mélange entre documentaire et fiction qui permet de juxtaposer des scènes où les véritables personnages témoignent de leur histoire, et d'autres scènes où des acteurs incarnent ces mêmes personnages dans les années 1950-60. Ce mélange des genres permet d'associer le caractère naturaliste du documentaire avec la dramatisation rendue possible par les petites scénettes jouées par les acteurs convaincants, notamment le jeune Robi, dans la Zürich d'après-guerre. Une réussite didactique et dramatique.
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