Le théâtre de la Ville aime le fado et il a
attiré en cette soirée du 5 juin de nombreux amateurs : la salle est pleine et
on entend ici et là le chuintement de la belle langue portugaise – belle mais
difficile à apprivoiser.
Au programme, une jeune chanteuse qui est
maintenant assez connue à Lisbonne (on trouve facilement ses disques dans les
diverses Fnac de la ville). Elle est accompagnée d'une formation classique de
fadista : guitarra (la guitare portugaise qui est une sorte de luth à 12
cordes, guitare (que les portugais appellent viola) et guitare basse. Carminho
chante avec une fougue nuancée dans un style somme toute assez classique dérivé
du chant d'Amalia Rodriguez, avec ces modulations ensorceleuses que tous les
fadistas pratiquent. La voix est belle, puissante (elle chantera une chanson en
tout acoustique à la fin) et la guitare portugaise réroule ses contrechants
entre et pendant les phrases de la chanteuse. Luis Gurreiro est virtuose et tire
une belle sonorité de son instrument. Carminho ne manque pas de chanter –comme
dans son disque Alma – Saudades do
Brasil en Portugal, la belle chanson de Vinicius de Moraes, qui prend entre ses
lèvres un ton très fado.
La musique est belle tout au long du concert,
la chanteuse, gracieuse et modeste mais bien présente, et cela se termine par
plusieurs bis et une standing ovation bien méritée.
Il ne reste qu'à souhaiter que le Théâtre de
la Ville continue à programmer ces musiques traditionnelles vivantes qui
parlent à suffisamment de gens pour remplir cette belle salle située dans un
bien beau quartier de Paris.
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