mercredi 5 juin 2013

Carminho, revue du concert du 5 juin par Bernard Ziel

Le théâtre de la Ville aime le fado et il a attiré en cette soirée du 5 juin de nombreux amateurs : la salle est pleine et on entend ici et là le chuintement de la belle langue portugaise – belle mais difficile à apprivoiser.
Au programme, une jeune chanteuse qui est maintenant assez connue à Lisbonne (on trouve facilement ses disques dans les diverses Fnac de la ville). Elle est accompagnée d'une formation classique de fadista : guitarra (la guitare portugaise qui est une sorte de luth à 12 cordes, guitare (que les portugais appellent viola) et guitare basse. Carminho chante avec une fougue nuancée dans un style somme toute assez classique dérivé du chant d'Amalia Rodriguez, avec ces modulations ensorceleuses que tous les fadistas pratiquent. La voix est belle, puissante (elle chantera une chanson en tout acoustique à la fin) et la guitare portugaise réroule ses contrechants entre et pendant les phrases de la chanteuse. Luis Gurreiro est virtuose et tire une belle sonorité de son instrument. Carminho ne manque pas de chanter –comme dans son disque Alma – Saudades do Brasil en Portugal, la belle chanson de Vinicius de Moraes, qui prend entre ses lèvres un ton très fado.
La musique est belle tout au long du concert, la chanteuse, gracieuse et modeste mais bien présente, et cela se termine par plusieurs bis et une standing ovation bien méritée.
Il ne reste qu'à souhaiter que le Théâtre de la Ville continue à programmer ces musiques traditionnelles vivantes qui parlent à suffisamment de gens pour remplir cette belle salle située dans un bien beau quartier de Paris.

 
 
 
 






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