dimanche 10 novembre 2013

Chez le surintendant Fouquet, en son château de Vaux-le-Vicomte

Samedi 9 novembre, il pleut sans arrêt à tel point que je suis obligé de rebrousser chemin, ne parvenant pas à dépasser Choisy-le-Roi car le rideau de pluie est si épais que plusieurs heures passées à l'extérieur vous envoient le moral "dans les chaussettes". Néanmoins, j'ai parcouru quelques kilomètres de la piste cyclable qui longe la Seine depuis Chinagora, au confluent de la Seine et de la Marne :







Nouvelle tentative le lendemain, direction le château de Vaux-le-Vicomte, près de Melun, que je tiens absolument à visiter tant je suis impressionnée par la beauté des clichés que j'en ai vus :


Mais cette fois, au lieu de remonter le cours de la Seine, je décide de passer par les pistes d'Orly, avant de rejoindre la Seine au niveau de Juvisy.

Notre Dame de France
Puis j'enjambe la Seine au niveau du Pont de la Première Armée Française qui m'emmène sur Draveil et la Forêt de Sénart.





Je longe la rive droite du fleuve jusque Soisy, puis franchit le fleuve à nouveau pour me retrouver à Corbeil :




A mesure que je m'éloigne de Corbeil, toujours en suivant la Seine, les paysages industriels laissent peu à peu place à des maisons luxueuses ponctuant de loin en loin le chemin de halage, notamment au niveau du Coudray-Montceaux, par ailleurs remarquable pour son barrage dont le revêtement argenté luit au soleil en même temps qu'il reflète les ondes :






 
Le barrage de Coudray-Montceaux, inauguré en mai 2013 et équipé d'une passe à poissons

Avant de retraverser le fleuve, quelques vues sur les rivages boisés qui s'étendent à l'ouest du Vert-Saint-Denis, à l'approche de Melun par Le Mée-sur-Seine :

 



Puis c'est l'arrivée à Melun, dont on peut apercevoir la maison d'arrêt depuis un des ponts qui enjambent la Seine :


Après une belle montée en direction de Maincy, et c'est l'entrée dans le domaine du château de Vaux-le-Vicomte, aménagé par Lenôtre
 

 










Le grand salon, dans lequel se tient le Salon du chocolat

La bibliothèque






 



La visite du château frappe par la mugnificence des lieux, elle est en même temps l'occasion pour le visiteur de revivre les circonstances entourant la disgrâce du surintendant Fouquet, lors d'une fête somptueuse donnée par ce dernier le 17 août 1661 à Vaux en présence de Louis XIV. L'abbé de Choisy évoque d'ailleurs cet évènement dans ses mémoires :
 
"Le Roi ne put pas s'empêcher d'aller à Vaux, où tout était prêt pour le recevoir. Il avait dans sa calèche Monsieur, la comtesse d'Armagnac, la duchesse de Valentinois et la comtesse de Guiche. La Reine mère y alla dans son carrosse, et Madame en litière. On y représenta pour la première fois Les Fâcheux de Molière, avec des ballets et des récits en musique dans les intermèdes. Le théâtre était dressé dans le jardin, et la décoration était ornée de fontaines véritables, et de véritables orangers ; il y eut ensuite un feu d'artifice, et un bal où l'on dansa jusqu'à trois heures du matin. Les courtisans, qui prennent garde à tout, remarquèrent que dans tous les plafonds, et aux ornements d'architecture, on voyait la devise de M. le surintendant : c'était un écureuil (ce sont ses armes) qui montait sur un arbre, avec ces paroles : Quo non ascendam ? (Où ne monterai-je point ?) Mais ils n'ont remarqué que depuis sa disgrâce qu'on y voyait aussi partout des serpents et couleuvres [les couleuvres faisaient partie des armes parlantes de Colbert] qui sifflaient après l'écureuil. L'écureuil et les couleuvres sont encore à Vaux. Au milieu de la fête, M. le surintendant reçut un billet de madame Du Plessis-Bellière, qui lui donnait avis qu'on devait l'arrêter à Vaux : mais la Reine mère avait changé l'ordre.

"La Cour était alors à Fontainebleau ; et Fouquet, quoique la fête eût fort bien réussi, commença à soupçonner qu'on le voulait perdre. Gourville, homme d'esprit, et son ami particulier, lui en donnait tous les jours de nouveaux avis ; il lui dit que le Roi, piqué de la magnificence de Vaux, qui effaçait de bien loin Fontainebleau et toutes les autres maisons royales, n'avait pas pu s'empêcher de dire à la Reine mère : "Ah, madame, est-ce que nous ne ferons pas rendre gorge à tous ces gens-là ?""

Extrait des Mémoires de l'abbé de Choisy, Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV, Le Temps retrouvé, Mercure de France, 1866, initialement publiées en 1727.

Le retour se fera dans le nuit par le village de Maincy dont on peut apercevoir l'église ci-après :



 
 
  

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