Im Labyrinth des Schweigens, film allemand de 2014 réalisé par Giulio Ricciarelli avec Alexander Fehling (procureur Johann Radmann), Gert Voss (procureur général Fritz Bauer), Friederike Becht (Marlene Wondrak), André Szymanskk (journaliste Thomas Gielka), Johannes Krisch (déporté Simon Kirsch).
La vogue actuelle du cinéma allemand permet aux Français de rattraper de façon ludique leur méconnaissance de l'histoire et de la culture de leur puissant voisin. En effet, l'obsession généralisée vis-à-vis du monde anglo-saxon détourne notre attention de notre ancien "ennemi héréditaire", alors que nous aurions sans doute tout à gagner à étudier davantage le modèle allemand pour nous en inspirer afin de sortir du marasme que nous sommes les premiers à dénoncer, sans pour autant nous résoudre à nous "retrousser" les manches pour en sortir, nous montrant ainsi dignes des générations qui nous ont précédés et ont pourtant réussi à hisser notre pays jusqu'au firmament des pays qui ont orienté l'histoire du monde.
Ainsi, au travers de réalisations audiovisuelles diverses, telles Hannah Arendt, Heinrich Himmler, the Decent One, D'une Vie à l'autre, ou la série Deutschland 1983, nous prenons conscience de l'histoire tourmentée que l'Allemagne s'est infligée à elle-même et qu'elle a ensuite subie, depuis 1933 et l'accession au pouvoir d'Hitler, jusqu'à la chute du Mur de Berlin en 1989, en passant par la défaite nazie de 1945 et la partition subséquente de l'indivisible nation (Heimat) en deux grandes zones d'influence, occidentale à l'ouest, soviétique à l'est. La population de l'ancienne RDA a connu le sort particulièrement peu enviable de passer sans transition du Nazisme au Socialisme dans sa version stalinienne la plus punitive. Entre 1945 et 1989, les Ossis vivent ainsi dans l'impératif de la confrontation systématique avec l'Allemagne de l'ouest qui leur est imposée par le grand-frère soviétique par le biais de la Stasi et de son réseau d'espionnage qui pénètre tous les échelons de la société est-allemande.
Le Labyrinthe du silence nous replonge dans la RFA des années 1950. Afin d'accélérer le relèvement du pays, le chancellier Konrad Adenaueur a imposé la réconciliation nationale en intégrant massivement les anciens membres du Parti nazi (10 millions d'adhérents à la veille de la défaite) aux nouvelles structures de l'Allemagne fédérale. C'est ainsi que d'anciens SS ayant officié au camp d'Auschwitz en y appliquant les méthodes les plus cruelles et sadiques à l'encontre des populations qui leur sont "confiées" se retrouvent à travailler au sein de l'éducation nationale au sortir de la guerre. D'ailleurs, très peu de gens parmi la population sont au courant de la nature exacte des activités conduites par les nazis dans les camps de la mort, notamment Auschwitz, qui passait alors pour un camp de prisonniers de guerre "comme les autres".
A partir de là, le film raconte le combat mené par l'équipe du procureur général de Francfort Friz Baueur pour mettre fin à l'impunité des criminels nazis les plus proéminents qui, à l'époque, ont réintégré la société civile et leurs activités, qui de professeur, qui de boulanger, qui d'industriel, bien qu'ils aient largement participé à l'effort d'extermination décidé par Hitler à l'encontre des segments de la population allemande, puis européenne, notamment les Juifs, considérés comme déviants et devant par conséquent être éliminés, si possible par les moyens les plus sadiques. C'est ainsi que nous faisons connaissance avec le Docteur Mengele ("L'Ange de la mort") qui conduisait des expériences "médicales" particulièrement atroces, notamment sur les enfants qu'il sélectionnait à leur entrée dans le camp d'Auschwitz (vivisection sans anesthésie, union des jumeaux en les cousant entre eux, etc.), qui malheureusement échappera à Bauer et finira sa vie relativement tranquillement en Amérique du Sud, malgré les efforts du Mossad pour le capturer et l'amener à faire face à ses responsabilités, devant les instances judiciaires adéquates.
Au-delà de la poursuite des coupables, l'action de Bauer force la population allemande à regarder son passé en face, en faisant cesser le mensonge et le non-dit qui avait prévalu depuis la fin de la guerre. Car pour lui, la reconstruction de l'Allemagne ne pourra seulement être effective qu'en s'appuyant sur la vérité, quitte à exhumer les atrocités qui ont été commises sous le régime nazi, quitte à faire endosser au pays une sorte de culpabilité collective.
Ainsi, en réalisant à quel point le peuple allemand s'est collectivement livré à la folie nazie, le personnage principal fictif du film, le jeune procureur Johann Radmann, est pris de malaise et hésite à poursuivre la tâche herculéenne qu'il s'est imposée et qui remet en cause les fondements mêmes de sa vie, jusqu'à son propre père, qu'il considérait jusqu'alors comme un résistant de l'intérieur aux Nazis, et dont il retrouve la preuve de son adhésion au Parti.
Le film se conclut par l'ouverture du procès d'anciens employés du camp d'Auschwitz à partir de 1963, prélude d'un examen de conscience national qui fondera les bases assainies sur lesquelles la société ouest-allemande, puis allemande dans son ensemble, est désormais assise. Un exemple de prise à bras le corps d'une période noire de son histoire par un peuple tout entier, et dont d'autres pays ayant eux-aussi commis des atrocités pendant la Deuxième guerre mondiale, allant au-delà des crimes de guerre "ordinaires", comme le Japon, pourraient s'inspirer.
Le Labyrinthe du silence nous replonge dans la RFA des années 1950. Afin d'accélérer le relèvement du pays, le chancellier Konrad Adenaueur a imposé la réconciliation nationale en intégrant massivement les anciens membres du Parti nazi (10 millions d'adhérents à la veille de la défaite) aux nouvelles structures de l'Allemagne fédérale. C'est ainsi que d'anciens SS ayant officié au camp d'Auschwitz en y appliquant les méthodes les plus cruelles et sadiques à l'encontre des populations qui leur sont "confiées" se retrouvent à travailler au sein de l'éducation nationale au sortir de la guerre. D'ailleurs, très peu de gens parmi la population sont au courant de la nature exacte des activités conduites par les nazis dans les camps de la mort, notamment Auschwitz, qui passait alors pour un camp de prisonniers de guerre "comme les autres".
A partir de là, le film raconte le combat mené par l'équipe du procureur général de Francfort Friz Baueur pour mettre fin à l'impunité des criminels nazis les plus proéminents qui, à l'époque, ont réintégré la société civile et leurs activités, qui de professeur, qui de boulanger, qui d'industriel, bien qu'ils aient largement participé à l'effort d'extermination décidé par Hitler à l'encontre des segments de la population allemande, puis européenne, notamment les Juifs, considérés comme déviants et devant par conséquent être éliminés, si possible par les moyens les plus sadiques. C'est ainsi que nous faisons connaissance avec le Docteur Mengele ("L'Ange de la mort") qui conduisait des expériences "médicales" particulièrement atroces, notamment sur les enfants qu'il sélectionnait à leur entrée dans le camp d'Auschwitz (vivisection sans anesthésie, union des jumeaux en les cousant entre eux, etc.), qui malheureusement échappera à Bauer et finira sa vie relativement tranquillement en Amérique du Sud, malgré les efforts du Mossad pour le capturer et l'amener à faire face à ses responsabilités, devant les instances judiciaires adéquates.
Au-delà de la poursuite des coupables, l'action de Bauer force la population allemande à regarder son passé en face, en faisant cesser le mensonge et le non-dit qui avait prévalu depuis la fin de la guerre. Car pour lui, la reconstruction de l'Allemagne ne pourra seulement être effective qu'en s'appuyant sur la vérité, quitte à exhumer les atrocités qui ont été commises sous le régime nazi, quitte à faire endosser au pays une sorte de culpabilité collective.
Ainsi, en réalisant à quel point le peuple allemand s'est collectivement livré à la folie nazie, le personnage principal fictif du film, le jeune procureur Johann Radmann, est pris de malaise et hésite à poursuivre la tâche herculéenne qu'il s'est imposée et qui remet en cause les fondements mêmes de sa vie, jusqu'à son propre père, qu'il considérait jusqu'alors comme un résistant de l'intérieur aux Nazis, et dont il retrouve la preuve de son adhésion au Parti.
Le film se conclut par l'ouverture du procès d'anciens employés du camp d'Auschwitz à partir de 1963, prélude d'un examen de conscience national qui fondera les bases assainies sur lesquelles la société ouest-allemande, puis allemande dans son ensemble, est désormais assise. Un exemple de prise à bras le corps d'une période noire de son histoire par un peuple tout entier, et dont d'autres pays ayant eux-aussi commis des atrocités pendant la Deuxième guerre mondiale, allant au-delà des crimes de guerre "ordinaires", comme le Japon, pourraient s'inspirer.
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