lundi 5 janvier 2015

Pasolini

Biopic réalisée par Abel Ferrara, avec Willem Dafoe, Ninetto Davoli, Riccardo Scamarcio. Sortie française le 31 décembre 2014 (1h.24min). Co-production franco-italiano-belge.

 Difficile de rendre compte de  la vie passionnée de Pasolini, entre ses amours,  ses engagements politiques,  ses flirts insistants avec le monde de la pègre,  son aspect créatif dans plusieurs domaines artistiques,  que ce soient la littérature,  la poésie,  ou le cinéma.
Ferrara choisit de mettre en scène son personnage,  impeccablement incarné ici par Willem Dafoe,  en se concentrant sur les derniers jours de la vie de Pasolini.  Outre les scènes un peu outrées concernant la vie sexuelle débridée du maître,  composée de scènes de drague hardcore de jeunes garçons sur les terrains vagues,  Ferrara rend hommage à la puissance de l'esprit de son personnage en reconstituant quelques tranches de la vie quotidienne de Pasolini.  Nous devenons ainsi les témoins de ses relations avec sa mère,  avec laquelle il habite. Nous l'observons, alors qu'il donne son dernier interview à la presse,  confiant au journaliste les raisons qui le poussent à être si virulent dans ses créations,  ses engagements,  sa vie plus généralement.  Nous le regardons taper à la machine,  le réalisateur en profitant pour nous donner accès à la puissance créatrice de son esprit à mesure que se déploie la non - narration qui caractérise les experiences littéraires des années 1970. Nous le regardons enfin prendre son dernier dîner avec Ninetto,  l'amour de sa vie,  désormais marié et père d'un nourrisson que Pasolini prend tendrement dans ses bras. 
Puis c'est à nouveau la ronde de nuit,  en compagnie dun garçon quil ramasse dans la rue,  et qu' il harponne gaillardement,  sans que sa conquête ne manifeste de plaisir particulier,  c'est tout le contraire,  même.  Puis c'est la révolte du garçon qui,  retrouvant ses copains,  passe le micheton à tabac avant de le laisser pour mort dans ce funeste terrain vague d'Ostuni,  après lui avoir roulé dessus avec sa propre voiture,  instrument de séduction.  Pasolini est malheureusement ainsi rétribué des risques qu'il prenait toutes ses nuits de ronde en quête de luxure. 
Beau film en raison de son côté mistico-pasolinien, de son esthétique et du jeu de ses acteurs,  sobre et raffiné.



 



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