Je suis déçu par
la rétrospective Koons, car de nombreuses œuvres font entrer au musée une
esthétique façon « nains de jardin », habituellement taxée de mauvais
goût, kitsch, etc. Le coup de génie de l'artiste consiste à avoir intégré la
culture populaire dans ce qu'elle a de plus quotidien (objets électroménagers,
aspirateurs), banal, commercial (publicités – à peine – détournées de grandes
marques de luxe ou d'articles de sport), enfantin même (ballons, superhéros), bouleversant
ainsi les repères de goût des amateurs d'art contemporain les plus sophistiqués.
L'ironie, le fait
de prendre à ce point à rebrousse-poil les repères du "bon goût" a
provoqué chez moi une réaction d'incompréhension, voire de rejet. A force de détournement de la culture mainstream, le visiteur
finit par se demander si Koons ne se moque pas quelquefois de ses propres amateurs,
tout simplement, en les faisant adorer des œuvres très chères, certes, mais
dont les qualités artistiques intrinsèques demeurent sujettes à caution.
Serais-je allergique à l'art contemporain ? Je ne pense pas, car je ne ressens pas le même scepticisme face aux œuvres de Warhol ou Bastiat, qui provoquent chez moi une réaction d'enthousiasme, au lieu de la froideur et d'une certaine irritation face à Koons.
Par ailleurs, la
rétrospective ne donne à voir qu’une toute partie de l'œuvre de Koons, et on
peut se poser la question du choix des œuvres qui sont exposées. Une curiosité
cependant, la section « Sex » qui donne à voir les ébats (gros plans sur les
organes génitaux en action) de l'artiste avec la Cicciolina avec laquelle il a
un temps été marié.
La
collection permanente du musée présente des œuvres d'un grand intérêt, notamment autour
de Robert/Sonia Delaunay (art abstrait des années 1930 ; préparation de
l’Exposition internationale de 1937) ; de réalisations architecturales audacieuses (centrales nucléaires (!!)) ; des mobiles d'art cinétique ; une palette d'expériences sonores / lumineuses,
etc. Il y aussi quelques toiles remarquables de Matisse, ou encore de Francis
Bacon.
Mais il y a
tellement de choses qu’à la fin, on finit par avoir la tête qui nous tourne…
Art cinétique : les oeuvres contiennent des parties qui sont en mouvement |
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