vendredi 20 décembre 2013

Revue des concerts de Noël

Mercredi 18 décembre : Tina Brown et les Gospel Messengers au Méridien

Le concert des Gospel Messengers, composé de trois sets d'une heure chacun environ, commence à 21h30 précises de façon timide. Tina emmène son groupe en rendant hommage à Mahalia Jackson, avant de passer le lead tour à tour aux membres de son groupe.

A noter la prestation de Rhonda Preston, qui rappelle les liens entretenus entre le blues et le gospel, racine de toutes les musiques noires comme nous le rappelle Tina dans l'un de ses prêches introductifs.  On remarque également la voix de tête suraiguë de Fred Dubose qui hypnotise les spectateurs par ses prouesses vocales, qu'il semble aller chercher loin à l'intérieur de lui-même, tant son regard semble absent, lui donnant l'air de planer à la recherche de l'inspiration. On notera enfin les prestations solo de Franck Menzies, qui insuffle son rythme à l'ensemble du groupe par son chant et son accompagnement au piano énergiques. Bien sûr, la voix de Tina Brown est impressionnante par son ampleur et sa maîtrise, mais on peut regretter qu'elle se mette parfois un peu trop en avant, au détriment des autres membres de la formation chorale dont le talent est pourtant tout aussi évident.

Le deuxième set est un peu décevant, du moins à son début car il s'agit d'une simple répétition du premier, avec les mêmes paroles introductives pratiquement mot pour mot. Ce n'est qu'à partir du moment où le groupe entonne Oh Happy Day, prenant au vol une suggestion venue du public, que l'atmosphère se décoince et que la chorale acquiert la spontanéité qui lui faisait défaut jusqu'alors. L'ambiance s'élève crescendo pendant le troisième set durant lequel les chanteurs, entièrement libérés, donnent la pleine mesure de leur talent, faisant exploser les parties chantées en chœur en alternance avec les solos, parvenant finalement à établir une belle communication avec la salle, en pleine ferveur face aux appels incessants à la prière et au recueillement lancés par les chanteurs / prêcheurs du Méridien. Un beau moment de musique !








Vendredi 20 décembre : Le Messie de Haendel, par l'Academy of Ancient Music, à Pleyel

C'est en compagnie de mon frère, Mayumi et Nicolas que je me rends à la salle Pleyel, pour la première fois à l'occasion de ce concert donné par l'Academy of Ancient Music.  Ce soir, cet ensemble officiant notamment au Wigmore Hall de Londres ou au Barbican, interprète Le Messie, composé en 1750 en ancien anglais, surtitré en français pour l'occasion,  par Georg Friedrich Haendel (1685-1759), l'un des principaux compositeurs, anglo-germanique, de musique baroque aux côtés de Bach ou encore Scarlatti.

Cet oratorio, sorte de fresque musicale consacrée à la vie de Jésus, se compose d'une succession de tableaux sonores mettant en avant des parties instrumentales, mais aussi et surtout des parties chantées, soit par le chœur, soit par les solistes, dont le remarquable et hypnotique  contre-ténor Iestyn Davies, le tout dirigé par Bernard Labadie dont l'enthousiasme de la baguette ne faiblit pas tout au long du concert. La première partie est consacrée à l'annonciation (Unto Us a Son is Given), la deuxième partie s'attache au martyr du Christ jusqu'à sa résurrection (Hallelujah). La troisième partie récapitulative revient sur la signification de la mission du Christ.

Un concert où s'entremêlent des moments de virtuosité, particulièrement à l'occasion des soli, et des moments de grandeur rendus par la puissance du chœur, ce qui permet aux spectateurs enthousiastes de s'abreuver de la source mystique que fait jaillir la musique de Haendel, sortant du concert régénérés et illuminés. 









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