jeudi 11 juin 2015

Gisela João (fado)

Concert donné dans le cadre du festival Chantiers d'Europe au Théâtre de la Ville

Gisela João tente de dépoussiérer le fado par un jeu de scène résolument contemporain, inspiré d'une conception de son art comme étant le reflet de la vie et de la palette des émotions qu'elle provoque : la saudade mélancolique, bien entendu, mais aussi, la joie et la célébration de l'amour. C'est sans doute ce qui pousse Gisela à rejeter les codes traditionnels du fado : adieu les robes noires strictes d'Amalia, le jeu de scène immobile et concentré.

Au lieu de cela, Gisela nous offre un spectacle où elle danse, sautille, habillé d'une mini-robe blanche et chaussée de baskets bleu électrique. Elle se lance également dans de grands monologues dans un français hésitant (thanks to google translation) dans lesquels elle explique vers après vers la poésie des textes qu'elle chante.

Cela provoque de prime abord un choc chez le spectateur, car le décalage entre ce qu'il attendait et ce qu'il voit est là, flagrant. Même décalage entre l'intensité dépouillée du répertoire ultra-classique de la chanteuse et l'esthétique à la Star Academy qu'elle cherche à insuffler à son spectacle. Même décalage avec la sobriété assumée toute en virtuosité de ses musiciens.

Alors, renouvellement réussi ou gimmicks modernistes superficiels ? C'est au spectateur d'en juger en fonction de sa sensibilité et de son esthétique propres. 








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