dimanche 7 juin 2015

Introduction à Verlaine (1844-1896)

1. Sa vie : entre extase langoureuse et spleen fatal

Verlaine naît et passe les premières années de sa vie à Metz. Dès 1851 pourtant, la famille s'installe à Paris. Enfant aimé et plutôt appliqué, Verlaine devient un adolescent difficile, ce qui ne l'empêche pas d'obtenir son bac dès 1862. Attiré par la poésie et admirateur de Baudelaire, il s'inscrit à la faculté de Droit, avant d'abandonner bientôt ses études, préférant fréquenter les cafés en se mêlant au milieu littéraire de la capitale.
En 1866, les Poèmes saturniens témoignent de l'influence de Baudelaine, et aussi de la naissance de son style propre, musical, orienté vers la "Sensation rendue". En 1869, paraît le petit recueil Fêtes galantes.
Au milieu des années 1860, il devient employé à la Mairie de Paris. Il perdra son travail pour avoir soutenu la Commune. Son père meurt en 1865, ne lui reste que sa mère avec laquelle il entretiendra une relation de proximité et de violence toute sa vie (il essaie par exemple de l'étrangler). Sa cousine Elisa, qui a été adoptée par ses parents, avec laquelle il a été élevé et de qui il est amoureux se marie puis meurt en couches en 1867, ce qui attriste Verlaine. Sa mère le pousse à épouser Mathilde Mauré, dont il aura un enfant.
En septembre 1871, Rimbaud vient s'installer chez le couple et les deux hommes entament une relation amoureuse qui ruine le mariage de Verlaine. Verlaine vit par intermittence avec Rimbaud, son "époux infernal". Les deux hommes affichent leur relation et font scandale. Ils partent pour Londres en juillet 1872. Durant des mois, ils errent entre l'Angleterre et la Belgique. C'est à cette époque que Verlaine compose ses Romances sans paroles.
La rupture entre Verlaine et Rimbaud intervient en juillet 1873 à Bruxelles : Verlaine tire sur Rimbaud et le blesse superficiellement au poignet. Il est incarcéré entre 1873 et 1875. Il met à profit sa période de détention pour écrire les recueils de poèmes Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884). La fin de la période rimbaldienne de Verlaine coïncide avec la fin de sa période de créativité maximale, dès 1875, si bien que pour l'un comme pour l'autre, nous pouvons parler de fulgurance poétique. Parmi les trois recueils les plus importants de Verlaine, nous retiendrons ainsi les Poèmes saturniens, Fêtes galantes et Romances sans paroles.
Entre 1877 et 1883, il entretient une relation ambiguë et passionnée avec Lucien Létinois, un de ses anciens élèves. Mais ce dernier meurt à 23 ans. Verlaine, désespéré par la perte de son "fils adoptif", lui consacrera 25 poèmes placés à la fin de son recueil Amour (1888).
La fin de la vie de Verlaine est marquée par la déchéance physique (alcool) et sociale (clochardisation), en même temps que sa réputation littéraire grandit et qu'il acquiert la notoriété.

2. Son oeuvre : tordre le cou de l'éloquence / vers une nouvelle poétique

Le formalisme académique, et même la rime qui définit pourtant la forme du discours poétique revêt moins d’importance chez Verlaine. Il ne respecte pas la convention qui consiste à coupler les vers deux par deux, à travers la répétition du dernier pied. Au contraire, il multiplie les “enjambements”, qui soumettent le rythme poétique au sens des phrases et non à la régularité des vers. Chez lui, les effets harmoniques et la musicalité du vers conservent néanmoins une importance première, notamment à travers les allitérations (répétition de syllabes ou de sons à l’intérieur et tout au long des vers) :
“L’or, sur les humbles abîmes
Tout doucement s’ensanglante”
(extrait de “Bruxelles. Simples fresques”, Romances sans paroles, 1874)
En travaillant sur la dissonance, les vers au nombre impair de pieds, à l'encontre de la tradition instituée de l'alexandrin, en recherchant l'asymétrie, les allitérations  et les coupes, il privilégie parfois la sonorité aux dépens du sens. De même, en multipliant les chevauchements, les enjambements, il introduit dans sa poésie l'imprévu et la rupture. 
En conséquence, le style de Verlaine peut paraître boîteux, imprécis, tâtonnant. C'est que, sous son apparente naïveté ou maladresse, se niche le refus des “perfections [formelles qui] lui sont devenues fastidieuses”.
Le fond rejoint la forme, tant la poésie de Verlaine infuse un sentiment d'irréalité, un côté hanté, blême, égaré, où tout se défait, se délite, on ne distingue plus l'être qui rêve et ce à quoi il rêve (cf. les Ariettes oubliées). Cet effet de flottement est encore augmenté du fait que le poète s'exclut de sa poésie : il utilise le "on" aux dépens du "je", ce qui ne fait que décupler le sentiment de vacance et de dépossession dont sa poésie est empeinte.
Par son recours au symbolisme, le poète mobilise moins l’intelligence que l’intuition, car son but n’est pas de comprendre ou d’expliquer, mais de suggérer. Sa langue appelle des correspondances, provoque de profondes impressions, fait surgir des images symboliques venues à l’esprit du lecteur par associations. Ainsi, les objets ne sont évoqués que par la mention d'éléments qui les composent, accolés à des adjectifs qui suggèrent des sensations particulières ("humide étincelle" du soleil ; "plainte" du tremble ; "murmure" du jet d'eau ; "palpitation" des roses et des lys balancés). Verlaine fait appel à des images dont l'analogie s'impose au lecteur davantage qu'elle ne lui est expliquée : il en est ainsi du "vol criard" des souvenirs qui s'abattent sur le poète.
Les champs lexicaux auxquels Verlaine a le plus souvent recours appartiennent aux registres suivants :
  • Rêve, cauchemar
  • Solitude, esseulement, abandon ("veuve", "orpheline")
  • Lune (“Clair de lune”, in Fêtes galantes) : paysage éclairé par la lune qui s'estompe et qui n'est en fait que le reflet d'un paysage intérieur ("blême", "blafard")
  • La mélancolie, allant jusqu'à l'effroi, la dissonance ("Paysage triste", in Poèmes saturniens) qui amène le thème des fantômes, des spectres et de la mort
  • Vent (mauvais, néfaste), souffle/haleine
  • Amortissement protecteur des sensations : vague, doux, calme, lent, sourd, teintes feutrées (gris/vert), brume. Les choses ne brillent pas, elles luisent.
  • Tremblement (trembler, frissonner, bouger).


Finalement, la poésie de Verlaine n’est pas faite pour être déclamée, mais plutôt murmurée ou chantée (d'ailleurs, les poèmes de Verlaine seront mis en musique par le compositeur français Gabriel Fauré). De par son recours aux métonymies et aux images fortes, il est considéré comme le père de l'impressionnisme symbolisant.
Les vers les plus connus de Verlaine sont sans doute ceux qui suivent :
“Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone”

“Chanson d’automne”, Poèmes saturniens



Pour une expérience auditive et sonore de la poésie de Verlaine, opter pour le livre audio téléchargeable sur votre téléphone. Il existe plusieurs anthologies de poèmes de Verlaine lus, comme L'Aube à l'Envers.

Sources :
  • Jacques Borel, Préface à Paul Verlaine, Fêtes galantes - Romances sans paroles précédé de Poème saturniens, NRF, Gallimard, Paris, 2013 (première publication de la préface en 1973)
  • Wikipedia, Paul Verlaine, consulté le 3 juin 2015
  • Encyclopédie Larousse en ligne, Paul Verlaine, consultée le 3 juin 2014

1 commentaire:

  1. Je suis ici pour donner mon témoignage sur la façon dont j'ai été guérie du VIH, j'ai contacté mon VIH via une lame. Une amie de mon utilisation de la lame pour peler ses ongles et la déposer là où elle l'utilise, donc après qu'elle soit partie, j'ai su ce qui m'est venu, j'ai regardé mes ongles, mes ongles étaient très longs et j'ai pris la lame qu'elle juste utilisé sur ses propres ongles pour couper mes ongles, comme je maintenais mes noms, je me suis blessé par erreur. Je me suis même dérangé à ce sujet, alors quand je suis arrivé à l'hôpital la semaine suivante, alors que j'étais malade, le médecin m'a dit que j'étais séropositif, je me suis demandé d'où je l'ai eu alors je me suis souvenu comment j'utilisais la lame de mon ami pour couper Je me sens si triste dans mon cœur au point que je ne sais même pas quoi faire, alors un jour, je passais par Internet, j'ai rencontré le témoignage d'une femme qui parlait tous de la façon dont elle a été guérie par un médecin appelé DR Imoloa alors j'ai rapidement envoyé un e-mail au médecin et il m'a également répondu et m'a dit les exigences que je vais fournir et que je ferai selon son ordre, il m'a préparé un médicament à base de plantes que j'ai pris. Il m'a dit la semaine suivante que je devrais passer un test, ce que j'ai fait à ma propre surprise, j'ai découvert que j'étais séronégatif. Il a également guéri de toutes sortes de maladies incurables comme: la maladie de Huntington, l'acné du dos, l'insuffisance rénale chronique, la maladie d'Addison, la maladie chronique, la maladie de Crohn, la fibrose kystique, la fibromyalgie, la maladie inflammatoire de l'intestin, la maladie fongique des ongles, la paralysie, la maladie de Celia, le lymphome , Dépression majeure, mélanome malin, manie, mélorhéostose, maladie de Ménière, mucopolysaccharidose, sclérose en plaques, dystrophie musculaire, polyarthrite rhumatoïde, maladie d'Alzheimer et tant d'autres. Merci à lui encore une fois le grand docteur qui m'a guéri dr. Imoloa afin que vous puissiez également lui envoyer un e-mail via drimolaherbalmademedicine@gmail.com ou Whatsapp lui au +2347081986098. / site web- drimolaherbalmademedicine.wordpress.com. Dieu vous bénisse monsieur.

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