lundi 6 mai 2013

Une place au soleil (A Place in the Sun, 1951), de George Stevens avec Montgomery Clift et Liz Taylor, d'après le roman de Theodore Dreiser, Une tragédie américaine, 1925


Ce film raconte l’histoire d’un jeune homme, George, appartenant à une branche pauvre de la famille Eastman dont le patriarche a fait fortune dans le textile, et plus particulièrement les maillots de bains pour jeunes filles stylées. Il se veut le fer de lance d’une mode américaine résolument affirmée face aux diktats que l’Europe et Paris tentent encore d’imposer au monde en ce domaine.

Jeune homme gauche et timide, George se voit proposer par son oncle un emploi dans son usine – en réalité, la situation du jeune homme indiffère plus ou moins l'homme d'affaires, ou plutôt elle l'embarrasse, ainsi que sa femme et son fils, dans la mesure où, bien qu’appartenant à la même famille, George n'est pas de leur monde.

Ce dernier apprend rapidement son métier en démarrant au plus bas de l’échelle, il fait preuve d’une certaine ambition que son oncle essaie de favoriser tant qu’il peut. George sort avec une ouvrière interprétée par Shelley Winters (La nuit du chasseur) et au début, tout va pour le mieux tant que chacun respecte les frontières invisibles qui séparent les riches des pauvres, les oisifs des laborieux.

Tout bascule à partir du moment où le regard de George se pose sur Angela Vickers (Liz Taylor), jeune fille à la mode, couvée par sa famille richissime, et dont le mode de vie n’a rien à voir avec celui du jeune homme. Pour son malheur, Angela s’amourache de George et celui-ci n’a alors de cesse d’effacer son ancienne situation. Oui, mais l’ouvrière qu’il a séduite est enceinte, et il ne sait comment se dépêtrer de cette situation, jusqu’au jour où il apprend l’histoire d’un couple de noyés : on a retrouvé le corps de la femme, mais jamais celui de l’homme…

Ce film souligne la qualité des acteurs : Montgomery Clift incarne un être sombre, à la pensée double. Pourtant, loin d’être un manipulateur, il est plutôt victime de son ambivalence, car il en souffre. Nulle part il ne parvient à trouver sa place, ni dans le monde des riches qui pourtant sont prêts à l’accueillir et à lui donner sa chance, ni dans celui des pauvres, auquel il sent qu’il appartient mais qu’il rejette pourtant. Shelley Winters est parfaite dans le rôle de la femme simple, naïve, innocente, reprochante, suppliante, puis menaçante, incroyablement agaçante mais aussi criante de vérité. Liz Taylor enfin est, à dix-neuf ans, encore en devenir, aussi bien physiquement que dans son jeu. Bien que lumineuse, elle n'est pas encore au sommet de sa beauté, et son rôle est relativement neutre, sauf dans la scène finale émouvante où elle rend visite à son ex-financé alors qu'il est sur le point de ... mais je ne veux pas trop en dire.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire