Ce film raconte l’histoire
d’un jeune homme, George, appartenant à une branche pauvre de la famille
Eastman dont le patriarche a fait fortune dans le textile, et plus
particulièrement les maillots de bains pour jeunes filles stylées. Il se veut
le fer de lance d’une mode américaine résolument affirmée face aux diktats que l’Europe et Paris tentent
encore d’imposer au monde en ce domaine.
Jeune homme
gauche et timide, George se voit proposer par son oncle un emploi dans son usine – en réalité,
la situation du jeune homme indiffère plus ou moins l'homme d'affaires, ou plutôt elle l'embarrasse, ainsi que sa femme et son fils,
dans la mesure où, bien qu’appartenant à la même famille, George n'est pas de leur monde.
Ce dernier apprend
rapidement son métier en démarrant au plus bas de l’échelle, il fait preuve d’une
certaine ambition que son oncle essaie de favoriser tant qu’il peut. George
sort avec une ouvrière interprétée par Shelley Winters (La nuit du chasseur) et au début, tout va pour le mieux tant que
chacun respecte les frontières invisibles qui séparent les riches des pauvres,
les oisifs des laborieux.
Tout bascule à
partir du moment où le regard de George se pose sur Angela Vickers (Liz
Taylor), jeune fille à la mode, couvée par sa famille richissime, et dont le
mode de vie n’a rien à voir avec celui du jeune homme. Pour son malheur, Angela
s’amourache de George et celui-ci n’a alors de cesse d’effacer son ancienne
situation. Oui, mais l’ouvrière qu’il a séduite est enceinte, et il ne sait
comment se dépêtrer de cette situation, jusqu’au jour où il apprend l’histoire
d’un couple de noyés : on a retrouvé le corps de la femme, mais jamais
celui de l’homme…
Ce film souligne
la qualité des acteurs : Montgomery Clift incarne un être sombre, à la
pensée double. Pourtant, loin d’être un manipulateur, il est plutôt victime de
son ambivalence, car il en souffre. Nulle part il ne parvient à trouver sa
place, ni dans le monde des riches qui pourtant sont prêts à l’accueillir et à
lui donner sa chance, ni dans celui des pauvres, auquel il sent qu’il
appartient mais qu’il rejette pourtant. Shelley Winters est parfaite dans le
rôle de la femme simple, naïve, innocente, reprochante, suppliante, puis
menaçante, incroyablement agaçante mais aussi criante de vérité. Liz Taylor
enfin est, à dix-neuf ans, encore en devenir, aussi bien physiquement que dans
son jeu. Bien que lumineuse, elle n'est pas encore au sommet de sa beauté, et
son rôle est relativement neutre, sauf dans la scène finale émouvante où elle
rend visite à son ex-financé alors qu'il est sur le point de ... mais je ne veux pas trop en dire.
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