dimanche 7 septembre 2014

L'intérieur de Notre-Dame de Senlis

Après avoir pris mon petit-déjeuner à l'hôtel, pour ne pas déroger à l'habitude que j'ai prise lors de mon périple nord-européen, je comme la journée en me rendant à la cathédrale de Senlis, dont la réceptionniste m'a conseillé la visite la veille.
 
Au milieu des fidèles qui s'assemblent pour l'office du dimanche matin, et tandis que je fais le tour de la nef, je remarque trois éléments qui me frappent plus particulièrement :
 
(i) une plaque en l'honneur de Jeanne d'Arcq qui a vaincu les Anglais du duc de Bedford dans les environs au début du 15e siècle ;
 
(ii) une plaque commémorant les sacrifices réalisés par les troupes de l'empire britannique pendant la Première guerre mondiale : un million de soldats de l'empire auront perdu la vie, pour la plupart en France, principal terrain des opérations ; et
 
(iii) un portrait de Clovis recevant une dent extraite de la dépouille de de Saint-Rieul, premier évêque de Senlis, qui miraculeusement se met à saigner en présence du roi des Francs, ce qui l'aurait convaincu d'embrasser la religion chrétienne.
 
 
   

   




   

      




 
Premier évêque de Senlis, saint RIEUL est un infatigable missionnaire. Vivant très simplement, attentif à tous, il ne cesse de parcourir les villages de son diocèse, et sa prédication semble rassembler des foules importantes, attirées déjà par sa réputation de sainteté. Là encore, la légende lui accorde de nombreux miracles, parfois pittoresques: guérison d'un aveugle à Brenouille, jaillissement d'une fontaine miraculeuse à Villevert, et surtout, ordre de se taire imposé, avec succès, aux grenouilles qui coassaient bruyamment dans une mare située tout près de la prairie où il prêchait, aux abords du village de Rully.
 
Il semble que saint RIEUL ait vécu très vieux, et que son apostolat à Senlis ait duré environ quarante ans.
 
Cela nous mène au début du quatrième siècle, époque où, avec l'appui de l'empereur Constantin, le christianisme peut enfin exister légalement et s'organiser officiellement. Saint RIEUL est enterré près de ses paroissiens, dans le cimetière qui portera son nom. A son invocation, se multiplient miracles et guérisons. Sa réputation de sainteté est telle que Clovis, fraîchement converti à la foi chrétienne, exige deux siècles plus tard, l'une de ses reliques. Malgré les protestations de l'évêque et du clergé local, il fait déterrer le Saint, et lui fait arracher une dent dont, paraît-il, jaillit un flot de sang. A la cathédrale de Senlis, un grand tableau, daté de 1645, dépeint ce miracle. Clovis et ses successeurs placent dès lors les reliques de saint RIEUL dans une châsse précieuse qui, déposée à l'église Saint RIEUL, est transportée en procession autour de la ville de Senlis alors que cette dernière est gravement menacée : par une épidémie de peste, par une attaque ennemie, ou plus simplement par une sécheresse qui compromet les récoltes. Il semble qu'en général l'intercession du Saint n'ait pas été sollicitée en vain…
 
 

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