mercredi 22 janvier 2014

Déjeuner entre collègues

C'est ainsi que nous déjeunons entre collègues à midi. Je vous présente, de gauche à droite, Quraishi, le chauffeur du bureau ; puis vient ensuite Asif, notre distingué superviseur informatique qui s'occupe également des services généraux; puis Rafiq, dont les fonctions ont trait à la comptabilité et notamment la gestion rigoureuse du petty cash (c'est sous sa supervision que nous comptons la caisse au rial près tous les jeudis) ; Zaki, le comptable général du bureau ; et enfin Eid, agent des relations avec le gouvernement. Les menus sont décidés en concertation avec Quraishi qui se charge de l'achat et de la livraison, et varient selon une rotation entre menus indien, libanais et sandwiches Subway.

 Il nous arrive souvent d'évoquer le thème de la religion -- ils m'expliquent, en particulier Zaki, les principales caractéristiques de leur pratique religieuse (le refus du prêt avec intérêt, l'organisation des prières quotidiennes qui s'effectuent dans la bibliothèque transformée en salle de prière, leurs vues sur les choses -- à ce propos, les frasques des hommes politiques, français notamment comme DSK ou François Hollande, mais aussi indiens, comme Shashi Tharoor, les amusent beaucoup et soulèvent chez eux une consternation amusée. Zaki est le plus en pointe sur les questions religieuses. Mis à part ce trait de caractère, ses vues demeurent modérées et marquées du sceau du bon sens. Il affectionne de me poser des questions sur ma pratique religieuse, ma foi et les mœurs françaises. A ce propos, il s'est un peu détendu lorsqu'il a pu vérifier que j'étais un croyant et que ma vision des choses était en était influencée. Je crois que ce qui soulèverait son incompréhension serait de se retrouver face à un athée. Je ne sais pas s'il pourrait le supporter. S'il vous identifie comme animé d'un sentiment religieux, cela lui permet de mieux vous saisir.

Asif est le plus rigolo, il est fou de Dubaï et ne cesse d'en vanter la modernité, le côté branché et fun ou encore la propreté, bien supérieurs selon lui à ce qui a cours dans la capitale saoudienne. Dubaï n'a qu'un défaut cependant, celui d'être une ville très chère qui ne vous laisse que peu d'occasions de faire des économies, contrairement à Riyad où la vie est comparativement moins chère, avec des secteurs largement subventionnés comme les transports qui bénéficient du faible coût du carburant. Cette modicité du coût local de la vie, associée à l'absence totale d'impôts, font de l'Arabie Saoudite une terre bénie pour les travailleurs immigrés venus y chercher un sort meilleur. Par ailleurs, l'absence de clubs, bars, cinémas et autres quartiers des plaisirs contribuent à l'épargne forcée des travailleurs. Par opposition, les taux d'imposition européens soulèvent l'indignation et l'incompréhension généralisée parmi mes collègues. Ceci, associé à la dureté de la vie et du style des relations entre individus, mais aussi à une ambiance européenne réputée antimusulmane, rendent le Vieux Continent peu attractif à leurs yeux.

Je me dois de mentionner également Bassam qui fait partie de notre équipe et qui est le seul secrétaire de langue maternelle arabe. Il est absent des photos de groupe car il rentre généralement manger chez lui pour tenir compagnie à sa femme. C'est quelqu'un avec qui je discute beaucoup, notamment du conflit qui ravage la Syrie, son pays, et qui le tourmente beaucoup.

Ci-après, donc, les portraits de la joyeuse équipe :






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