dimanche 19 janvier 2014

Riyad - son centre traditionnel, le site de Diriyah classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, et enfin vue sur la ville moderne à partir du Skybridge de Kingdom Tower

Aujourd'hui, je loue les services de Halel en concertation avec les membres de la réception de l'hôtel, qui me le recommandent en tant que guide et chauffeur afin de découvrir la ville. Comme vous le savez, il est difficile de parcourir une ville si étendue à pied seulement. Après réflexion, j'engage donc Halel pour l'après-midi et je n'aurai pas à regretter ma décision, car il se révèle un excellent guide, un chauffeur à la conduite impeccable qui connaît tous les endroits les plus intéressants pour le touriste que je suis.

Notre après-midi se déroulera donc en trois étapes : (i) la vieille ville, aussi appelée Qasr Al Hokm ; (ii) le site de Diriyah classé au patrimoine mondial de l'humanité ; (iii) et enfin un crochet par Kingdom Tower et son pont lancé à travers le ciel offrant une vue imprenable sur la ville qui semble, vue du ciel, s'étendre sans limite au-delà de l'horizon.

Au début du 19e siècle, l'imam Turki bin Abdullah rétablit le pouvoir de la dynastie Saud sur le pays et il installe le siège de son gouvernement à Riyad, dans le palais fortifié de Qasr Al Hokm. A l'époque, Riyad est encore une modeste ville de province dont la plupart des maisons sont fabriquées en torchis, seul matériau alors disponible qui permet aux habitants de se mettre à l'abri des fortes chaleurs estivales et du vent glacial qui balaye la région en hiver. Ce n'est qu'à partir de 1930 que la ville commence véritablement à se développer jusqu'à atteindre une population de plusieurs millions d'habitants à l'heure actuelle, sur une surface multipliée au centuple.

Aujourd'hui, la visite de Qasr est rythmée par trois point forts : (i) le Palais de justice, au sein duquel le roi Abdul Aziz prit ses quartiers après avoir repris Riyad en 1902 ; ii) la Grande mosquée de la ville, aussi appelée "Turki Bin Abdullah" ; et enfin (iii) la forteresse Musmak édifiée au nord-est de Qasr. 


Vues sur le Palais de justice



La cour intérieure de la Grande mosquée attenante au Palais de justice, pavée de marbre luisant au soleil


Le lieu des exécutions publiques

La place de Grève locale, assez grande pour accueillir la foule des curieux venus contempler les suppliciés

La forteresse Musmak



La porte Al Dukhna, détruite en 1953, puis reconstruite. A l'origine, elle jouait le rôle de tour de guet et faisait partie intégrante du mur d'enceinte de la ville.





La vieille ville est aussi l'occasion de se rendre dans les souqs traditionnels, dont malheureusement la plupart des boutiques ferment encore en ce début d'après-midi, sauf un marchand de costumes traditionnels pour hommes...





Entre Qasr et le quartier King Abdul Aziz du Musée national vers lequel nous nous dirigeons, se trouve la halle aux poissons Al Murrabah.








Lorsque nous parvenons au musée, celui-ci est encore fermé jusque 16 heures, heure à laquelle son accès sera alors limité aux familles. Les hommes sont admis en matinée seulement. Qu'à cela ne tienne, nous nous promenons dans les jardins publics qui entourent le complexe du musée, dans lesquels de nombreuses familles saoudiennes sont venues profiter du week-end et de ce coin de verdure qui leur est offert.















Rappelons que l'avènement de la famille Saud, à l'origine de l'actuelle famille régnante, qui a donné son nom au pays, remonte au 18e siècle et s'inscrit dans un mouvement de résistance contre l'emprise grandissante du pouvoir ottoman sur la péninsule arabique. C'est en 1720 que Saud Bin Mohamed unifie les tribus rebelles au pouvoir ottoman en fondant du même coup la dynastie saoudienne, tout en faisant de Diriyah le siège de son pouvoir.

Durant le 18e siècle, deux imams importants, à la tête de la dynastie des Saud, marquent l'histoire du pays. Le premier d'entre eux, Sheikh Mohammed Bin Abdul Wahhab, originaire du Najd encore marqué par le maintien de coutumes sociales païennes, défend sa réforme fondée sur la Sunnah ou orthodoxie musulmane dont les principes de bases sont au nombre de trois : i) l'unicité de Dieu, ii) l'impossibilité de le comparer à quoique ce soit ; iii) le rejet de toute intermédiation entre Lui et le croyant. Le deuxième imam, Mohammed Bin Saud, établit en 1745 le wahhabisme comme base morale et juridique de son Etat. Diriyah devient alors un centre intellectuel étendant son influence sur toute la péninsule arabique, grâce notamment aux nombreuses écoles coraniques qu'elle abrite.

Durant la deuxième moitié du 18e siècle jusqu'au début du 19e, Diriyah devient le siège d'une administration islamique puissante, qui a produit de nombreux juges et imams de renom. Cependant, le succès enregistré par la Réforme sunnite accompagné par l'accroissement du pouvoir militaire de la Maison des Saud (prise de contrôle de l'ouest de la péninsule arabique et de La Mecque notamment en 1803) se heurte à l'autorité du caliphat ottoman, ce qui provoque une lutte d'influence qui tournera au désavantage des Saud.

Il faut attendre l'avènement de l'Imam Turki pour que cette tendance s'inverse : il rétablit la puissance de la Maison des Saud en 1824 au détriment des Ottomans, fondant ainsi la seconde dynastie saoudienne, et il fait de Riyadh, proche de Diriyah, la nouvelle capitale. Diriyah est livrée à l'abandon et tombe en ruine jusqu'à ce que quelques centaines de familles choisissent de s'y installer au milieu du 20e siècle, construisant leurs maisons en briques de boue séchée sur les restes de la vieille ville. En 1982, le Département des Antiquités saoudien achète l'ensemble du site, exproprie ses habitants et commence une vaste opération de réhabilitation. En 2010, Diriyah est intégrée au Patrimoine mondial de l'humanité selon l'Unesco. [source : Unesco] 





Jardin public de Diriyah




Une femme vend des jouets pour enfants

Dispositif d'un ancien puits




Vendeur de fruits, dont d'excellentes dattes










Reconstitution moderne d'un fort

Vue sur un cimetière musulman, dont les tombes sont anonymes. A noter que seuls les hommes ont le droit de venir se recueillir sur les tombes.


Après cette escapade dans le passé, nous revenons au temps présent, et même futur, en allant nous promenant dans le centre commercial abrité par la Kingdom Tower. L'objectif est de prendre les deux ascenseurs qui nous mèneront au 99e étage, celui du Skybrige qui offre un point de vue spectaculaire sur Riyad, entre chien et loup.
















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