mardi 28 octobre 2014

Le Labyrinthe

Film américain (The Maze Runner) réalisé par Wes Ball, avec Dylan O'Brien, Aml Ameen, Ki Hong Lee, Blake Cooper, Will Poulter, Kaya Scodelario, etc. Sortie française le 15 octobre 2014.

Le Labyrinthe fait partie de ces teen movies visant plus particulièrement un public adolescent, en raison de l'âge de ses protagonistes, de sa focalisation sur des mondes virtuels, du côté spectaculaire de ses images ainsi que du tempo accéléré de l'action qui se déroule à l'écran.

Thomas, le héros du film, est projeté dans un monde inconnu, au milieu d'une tribu de jeunes gens qui partagent le même sort, celui d'êtres humains condamnés à survivre au sein d'un monde clos la plupart du temps, exception faite pour les "coureurs", sorte d'unité d'élite chargée d'explorer le labyrinthe au centre duquel le territoire des adolescents est situé. La connaissance et la cartographie du Labyrinthe sont compliquées par les transformations régulières de cet environnement au fil des jours, et aussi par la présence de "griffeurs", sortes d'araignées bioniques patrouillant les allées du Labyrinthe, se jetant sur le moindre intrus qu'elles repèrent en le lascérant de leurs griffes affûtées.

Les enfants, qui se retrouvent sur un territoire limité constitué de prairies et de bois au centre du Labyrinthe, comme sur une île déserte, tentent de survivre au jour le jour en construisant des abris, en cultivant des potagers, etc. Au-delà de cette sorte de routine, ils comptent également sur les coureurs pour entretenir leur espoir de pouvoir sortir un jour du monde limité dans lequel ils se sont retrouvés sans en comprendre la raison, et dont ils continuent de croire qu'une issue existe, quelque part, même si tout porte à leur faire croire qu'ils sont condamnés à ne jamais sortir du Labyrinthe.

A partir du moment où Thomas les rejoint, ce dernier, plus curieux, persévérant et courageux que les autres, ravive leur espoir d'un prochain élargissement, d'un retour imminent à une vie normale où ils seraient entourés de l'amour de leur famille dont ils ressentent confusément le manque, même si leurs souvenirs d'une vie antérieure hypothétique semblent avoir été effacés.

Leur recherche est le prétexte de scènes de bataille spectaculaire contre les griffeurs, contre le Labyrinthe également, dont les parois mouvantes manquent d'écraser ceux qui s'aventurent à l'extérieur du pré carré. Sous l'influence de Thomas qui fait souffler un vent nouveau sur la communauté, les enfants s'affrontent également entre eux pour l'obtention du leadership (et nous ne sommes alors plus très loin du livre de William Golding, Sa majesté des mouches).

Ainsi, entre ceux qui penchent pour la consolidation de la vie précaire qu'ils menaient jusqu'alors au sein du Labyrinthe, et ceux qui, avides de découvertes et confiants dans leur capacité à découvrir une porte de sortie, veulent mener leurs compagnons à pousser plus loin leurs recherches, quitte à s'éloigner de leur pré carré et au risque de dangers mortels, Thomas parvient à relier l'opinion générale à celle des plus aventureux. Les enfants, au prix d'immenses sacrifices découvriront alors les raisons qui les ont privés de leur liberté en même temps que le monde extérieur... bien que ce dernier ne corresponde pas aux espoirs qu'ils nourrissaient.

Les références à l'univers adolescent contemporain sont nombreuses : ainsi, certains membres de la communauté, à partir du moment où ils se font piquer par les griffeurs, développent les symptomes d'une démence qui n'est pas sans rappeler les films de zombies qui peuplent l'imaginaire des teenagers. Par ailleurs, la nature qui les entoure est montrée sous un jour hostile, un environnement dont il faut se méfier et contre lequel il convient de se protéger. Un message convenant parfaitement aux adolescents des villes qui auraient tendance à se détourner de l'environnement naturel, en focalisant leur attention sur les mondes virtuels d'internet et des jeux vidéo, et dont les sorties se limiteraient aux visites rendues aux centres commerciaux.

Un film divertissant, alors, mais qui va dans le sens des préjugés du public qu'il vise d'un point de vue marketing, sans chercher à le tirer, ne serait-ce qu'un tout petit peu, hors de sa zone de confort. 



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