vendredi 17 octobre 2014

White Bird

Film américain réalisé par Gregg Araki, avec Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni, Shiloh Fernandez, Gabourey Sidibe. Sortie française le 15 octobre 2014

Le dernier film d'Araki est-il aussi grave que Mysterious Skin, qui revenait sur le destin perturbé de deux teenagers abusés durant leur enfance ? Non, il n'est pas aussi grave, il est même nettement plus drôle, avec des répliques en forme de gags qui provoquent l'hilarité du spectateur. Cependant, le fond du film demeure tout de même un peu inquiétant, les absents finissent par devenir bien encombrants, les rêves étranges trouvent une signification, même par-delà la mort. L'atmosphère dérangeante du film est renforcée par la présence/absence du personnage joué par Eva Green, qui se livre à un numéro de diva en incarnant une femme qui non seulement est frustrée, mais également donne son insatisfaction en spectacle.

A noter la performance du personnage principal féminin, une adolescente à laquelle Shailene Woodley donne sa fraîcheur, et à laquelle Araki donne ses fantasmes nymphomaniaques -- l'héroïne aime les hommes et ne s'en cache pas. Araki imprime donc sa patte à ce film à la fois délirant et sage, à mesure que nous retrouvons certaines constantes dans son oeuvre : les années 80, symbolisées ici par le walkman et la new wave ; sa manière de filmer les scènes de danse, avec des personnages filmés en gros plan alors qu'ils se déhanchent et s'agitent lentement, tandis que leur corps est éclairé par les reflets changeants de spots lumineux. La nouveauté de ce film provient de ce qu'il a choisi de planter son intrigue au sein de la classe moyenne pavillonnaire, décor/environnement pourtant le moins à même de déchaîner le désir chez Araki. Pourtant, à mesure que le récit se développe, le bizarre, l'indécent, le pan-sexualisme du réalisateur reprennent le dessus sur la médiocrité et l'ennui du quotidien petit-bourgeois.

A noter que l'on restera un peu déçu par le personnage du petit ami de l'héroïne, jeune homme un peu pâlot et inexistant par rapport aux apollons habituellement dénichés par le réalisateur. Mais peut-être un jeune homme plus appelant aurait-il nui à la vraisemblance de cette histoire...











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire