dimanche 4 août 2013

Arras - Doullens - 45k - Sur le chemin de la mémoire

Modification de mon projet initial consistant à pédaler de Paris jusque Grange-over-Sands (Lake District). J'ai finalement besoin d'un sas de sortie de la période de travail intense qui s'achève afin de remettre de l'ordre dans mon appartement. J'ai besoin d'un petit moment pour ralentir, ce qui m'oblige à décaler mon projet de quelques heures.

Je me dirige vers la gare du nord dimanche après-midi, avec l'intention de rejoindre Amiens d'où je pourrai pédaler jusque Doullens. Mais les liaisons entre Amiens et Paris ne sont pas satisfaisantes, j'opte alors pour Arras (les TGV nord sont dotés d'un compartiment pour bicyclettes) d'où je serai à une quarantaine de kilomètres de Doullens, où j'ai réservé une chambre d'hôtes pour le soir.




Arrivée à Arras et déjeuner sur la Grand-Place.









Je suis la véloroute de la mémoire, après avoir déjeuner sur la grand place d’Arras. J’arrive à Doullens sans encombre, après un voyage parsemé des stigmates de la Première guerre mondiale.



Le mémorial indien de Neuve-Chapelle honore la mémoire des 5.000 soldats et travailleurs du sous-continent morts sur le front ouest durant la Première guerre mondiale et qui n’ont pas de tombe connue. La colonne ci-dessus mesure 4,50 mètres et son style s’inspire des piliers gravés érigés par l’empereur Ashoka dans toute l’Inde au 3e siècle avant JC. La colonne est surmontée d’un lotus impérial, de la couronne impériale britannique et de l’étoile des Indes. Deux tigres de chaque côté de la colonne gardent le temple des morts. La partie inférieure de la colonne porte l’inscription en anglais « God is One, His is the Victory » ainsi que des textes similaires en arabe, en hindi et en gurmukhi.

Mon hôtesse de ce soir est une agricultrice à la retraite, son fils a repris la ferme d’à côté de sa maison. Au petit-déjeuner, elle se lancera dans un discours sur les multiples difficultés qu’elle rencontre en matière d’héritage, de retraite insuffisante car les conjointes d’agriculteur ne sont pas reconnues, elle me fait aussi un tableau vivant de la jalousie qui colore les relations entre les gens de la campagne. Pour l’instant, elle me dirige vers le camping municipal où je pourrai dîner en compagnie d’un couple de Belges flamands apparemment bonhommes, mais il y a quelque chose chez eux qui ne me plaît pas, qui affleure de temps en temps dans la conversation mais ne se déclare jamais. Cette chose est liée à des conceptions raciales de l’organisation sociale, je le sens. Je me lance aussitôt dans un vibrant plaidoyer pour la société de demain, la seule possible, la seule que l’on ait, à savoir multiethnique et multiculturelle, avec plein de gens différents cohabitant ensemble. Nous n’en parlons plus, à la place nous abordons la question du camping, dont ils semblent être de grands amateurs. Le repas est somme toute agréable, dans un cadre naturel, il fait chaud, je mange bien et la tenancière du camping me propose ses fraises, dont je prends une barquette pour le dessert et pour la route du lendemain.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire