Aujourd'hui, je m'efforce d'être plus matinal, car le GPS indique que j'ai devant moi un itinéraire de 125k. Or, j'ai dit à mon hôtesse prospective que je serai chez eux vers six heures, aussi je ne dois absolument pas traîner en limitant au maximum le nombre de pauses, et même en sautant le déjeuner.
Je prends donc un petit-déjeuner copieux à l'hôtel Wilken de Furstenaü, qui propose une profusion de mets (pain, fruits, pâtisseries, charcuteries, formages, etc.) servis avec style. On ne s'attendrait pas à une telle profusion ni à une telle présentation dans cette auberge, le tout pour un prix très raisonnable tournant autour de 65€, chambre, dîner et petit-déjeuner inclus. Je rends une petite visite rapide au bureau de tabac voisin dans lequel j'ai vu de jolies cartes postales, j'en choisis une pour ma collègue Luisa -- je l'écrirai près de la tour de l'horloge, à la terrasse d'un café tenu par des Italiens, avant de la poster immédiatement. Après avoir chaussé mes chaussures "de course", celles qui me font voler, je démarre mon itinéraire -- il est déjà dix heures, beaucoup plus tard que ce j'avais escompté.
Je surveille mon compteur kilométrique et constate avec anxiété que les kilomètres s'accumulent régulièrement, mais lentement. Allez, on appuie sur les pédales, en tentant de maintenir une moyenne de 20k/h. La nouveauté par rapport aux étapes précédentes est constituée par l'apparition d'un léger relief, ce qui rend le paysage plus rieur, moins monotone. Le navigateur a choisi pour moi un itinéraire varié, en me faisant passer par les coins pittoresques des villages et des bourgs que je traverse. Il en est ainsi de Quakenbrück, dont la cascade a été aménagée avec soin sur fonds européens pour en faire une aire de détente et de promenade prisée par les locaux.
Ensuite, je passe par Lohne qui est un gros bourg animé, puis Drebber dont je remarque le clocher de l'église en briques rouges anciennes, à la fois massif et finement ouvragé. A partir de Drebber, l'itinéraire se fait plus classique, moins varié car je suis la route relativement fréquentée de Brême. J'appuie sur les pédales en m'efforçant de faire défiler les kilomètres sur mon compteur. Je m'empêche absolument de faire une pause avant d'avoir atteint mon quatre-vingt dixième kilomètre, malgré les terrasses qui me tentent. Au quatre-vingt onzième, fourbu, je m'arrête, m'appuie contre un arbre et fume une cigarette -- j'en ai marre ! Pourtant, si j'en crois mon GPS, il reste encore du chemin à parcourir alors il faut bien se remettre en selle. Je mets du temps avant de retrouver mon allure de croisière et me fais dépasser par deux jeunes femmes en goguette. Je "m'accroche" alors à leur roue et j'ai une bonne surprise. Le GPS a largement surestimé la distance entre Furstenaü et Bassum : au lieu des 125k annoncés, il faut en fait n'en compter que 100. J'accueille cette erreur avec joie. Néanmoins, je suis arrivé beaucoup plus tôt que prévu, 15h.30 au lieu de 18 heures, et je dois patienter à la terrasse d'un café où je prends une wurst avec des pommes (frites). Finalement, mon hôtel réouvre et j'en profite pour me faire enregistrer, prendre une bonne douche et préparer la suite de mon itinéraire.
Finalement, au lieu de m'en tenir à Lübeck, je choisis de pousser jusqu'en Suède, en prenant le ferry à Travemünde pour Trelleborg, après avoir expédié la visite du musée consacré à Thomas Mann à Lübeck. Cela me permettra de passer deux jours en Suède à partir de samedi, avant de revenir par le Danemark où je prendrai le train du retour à Copenhague. Perspective excitante !
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