Je quitte rapidement la zone industrielle de Helsingor pour emprunter chemins et petites routes qui serpentent à travers des prairies aux herbes folles dont les têtes se balancent au gré du vent. Les couleurs métalliques des paysages (voir la prairie ci-dessous dont la couleur jaune brun métallique a de quoi surprendre) sont rehaussées par la lumière changeante, tandis que les nuages courent dans le ciel.
Lors de la traversée d'un massif forestier (Foleshavekoven), alors que je semble avoir quitté la civilisation pour revenir à l'état premier des choses et que même mon GPS me laisse en plan, se matérialise devant moi comme par magie la tombe de Linstows, que je n'ai pas l'honneur de connaître, mais qui semble un grand personnage pour les Danois (la plaque rédigée en Danois ne me permet pas d'en savoir plus). L'endroit encourage au recueillement et je regarde longuement et méditativement la tombe de laquelle se dégage une vibration particulière.
Une
grande partie du trajet s'effectue en suivant des pistes cyclables
aménagées le long de voies ferrées, avant que le GPS ne m'entraîne à
nouveau hors des sentiers battus. Je me retrouve par erreur sur une
allée cavalière dans le sable de laquelle mes roues s'enfoncent. Je dois
déployer de gros efforts non seulement pour avancer, mais également
pour conserver ma stabilité. Les joueurs de golf que je croise sont
entièrement absorbés par leur parcours. Finalement, mes efforts sont
récompensés lorsque je débouche sur le site du Château de l'Ermitage,
consacré par le roi Christian VI au 18e siècle aux plaisirs de la
vénerie. De taille modeste, construit sur un promontoire duquel on peut
voir la mer, l'Ermitage possède deux façades ouvragées façon
Renaissance, avec de nombreuses références à l'Antiquité (Diane
chasseresse est mise à l'honneur) et de larges fenêtres qui permettaient
sans doute d'observer en méditant le massif forestier au sein duquel se
situe l'Ermitage.
Je parcours le
domaine en croisant de nombreuses carrioles tirées par un ou plusieurs
chevaux qui promènent les touristes. A la sortie du domaine, je déjeune
dans un café "historique" en terrasse, d'où je peux observer de superbes
chevaux qui soufflent parfois en passant près de moi.
Une
fois restauré, tandis que la ville s'impose de plus en plus sur la nature tandis que l'habitat humain se densifie, je parcours le reste de mon itinéraire rapidement pour
rejoindre la gare d'où je dois prendre mon billet qui me permettra de
prendre un train quasi-direct pour la France en fin d'après-midi. C'est
du moins ce que j'espère, on verra que mes plans vont être bouleversés.
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