Je débarque à 7h.30 et commence la journée par m'installer à la terrasse d'une Konditori (boulangerie). Il ne fait pas bien chaud et je frissonne dans mes habits de cycliste. Au moment de payer, la boulangère m'annonce un prix que je ne reconnais pas : la Suède n'est pas passée à l'euro et les couronnes y ont encore cours !
Je règle le GPS et me mets en route. Je quitte rapidement la ville modeste de Trelleborg et me retrouve sans transition en plein campagne suédoise. Un vent de sud-ouest souffre très fort, heureusement dans mon dos, d'autant qu'il n'est arrêté par aucun obstacle -- pas de haie, ni de bosquet, ni de relief qui pourraient ralentir sa course. Les villages sont fort éloignés les uns des autres, il faudra que je parcoure 35k avant de pouvoir trouver un commerce. De nombreuses fermes isolées, refermées sur elles-mêmes en forme de "u" rythment l'espace qui autrement paraît singulièrement désert -- pas d'animaux ni de prairies, pas même d'oiseaux ! Les champs sont généralement moissonnés (sans doute du blé) et il ne reste que les tiges des épis encore plantées dans la terre, de couleur jaune. L'impression qui en ressort est celle d'une grande austérité et dureté des conditions de vie, et pourtant nous sommes au mois d'août. Cette impression doit être démultipliée quand arrivent les mois d'hiver !
Petit à petit, le soleil s'affirme et les rayons qu'il envoie me font transpirer dans les montées. En effet, à mi-chemin, notamment à partir du Skurup où je fais une pause café, le paysage change et devient plus varié -- ce ne sont plus seulement de vastes étendues plantées de céréales, mais des prairies sur lesquelles paissent des animaux, des sections de forêt, des collines ou encore des étangs, comme celui de Näsbyholmssjön sur lequel une multitude d'oiseaux piaillent à qui mieux mieux. Après Skurup, une cinquante d'oies sauvages me passent au-dessus de la tête -- je les reconnais à leurs cris continuels pendant qu'elles volent, et aussi à leur formation en "v".
Au loin j'aperçois la mer qui luit au soleil, je m'en approche petit à petit bien qu'en faisant de multiples détours ordonnés par le navigateur. Finalement, je débouche sur la route côtière doublée d'une piste cyclable. Je m'engage sur cette dernière, relativement fréquentée surtout par des randonneurs à sacoches comme moi. Je longe la Baltique pendant six kilomètres et atteins enfin Ystad. Il est 13h.30 et je me mets à la recherche d'un hôtel, que je trouve pratiquement immédiatement. Je prends une douche et ressors avec l'intention de visiter le site des pierres d'Ale remontant à la préhistoire...
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