Réveil brutal ce matin, à 7 heures, au son d'une pelle frappée contre les grilles de la fenêtre de ma cellule/chambre. Je n'ai que le temps d'apercevoir une silhouette dont j'aperçois le contour encapuchonné à travers le voilage, avant qu'elle ne disparaisse furtivement. Bien que surpris, je me dis que cela doit faire partie des cérémonies inventées par la gestion de l'hôtel pour entretenir le folklore carcéral de l'établissement. Quand j'en parle à la réceptionniste, elle ouvre de grands yeux étonnés et me dis que ce genre de réveils ne fait pas partie des prestations offertes par l'hôtel, que cela serait aller trop loin et que j'ai dû être terrifié. Bon, il s'agit d'un plaisantin alors, mais je n'ai pas tellement aimé l'aspect graphique de sa blague, car, avec sa pelle à la main, il ressemblait étrangement à la Mort fondant sur la victime qu'elle vient de se choisir. Je me promets de faire particulièrement attention aux carrefours aujourd'hui.
Je quitte Roermond vers 9h.30, guidé d'une main ferme par les indications du GPS, qui me ramène vers le lit de la Meuse, dont je descends le cours orienté vers le nord à cet endroit, en dessinant la frontière entre les Pays-Bas et l'Allemagne. J'atteins la zone forestière d'Arcen, qui semble être le paradis du vélo, si j'en juge par les joyeux promeneurs que je croise. Des auberges isolées offrent leurs terrasses aux cyclistes, j'en profite pour me restaurer.
Après déjeuner, le GPS m'envoie sur un chemin de forêt sur lequel je m'engage avec confiance, bien à tort, car il se transforme bientôt en bourbier dont j'ai le plus grand mal à me sortir. Mon vélo chargé de ses quatre sacoches n'est pas adapté à ce type d'itinéraires : après m'être sorti de ce mauvais pas, je dois nettoyer les projections de boue qui ont sali mes sacoches, les jantes et la chaîne. Lorsque j'ai terminé, je lève les yeux et lis les panneaux de la circulation et m'aperçois qu'ils sont en allemand.
Ca y est, je suis dans le pays de la Win !
Je mets cap sur Xanten, ma prochaine étape, en cheminant sur des pistes cyclables qui courent le long de routes départementales. Si je retrouve la politesse du style de conduite et l'omniprésence de pistes cyclables parfaitement balisées, l'ensemble est néanmoins moins net qu'aux Pays-Bas : en Allemagne, les herbes ont tendance à envahir les pistes, contrairement à la Hollande, où le réseau de circulation est absolument impeccable. Je fais une pause dans un biergarten où l'on me sert d'office un demi-litre de bière, avant de franchir les dix derniers kilomètres qui me séparent de ma destination. Ce soir j'ai opté pour un style d'hébergement plus "normal" : je prends mes quartiers dans un hôtel de style pension de famille. Le réveil se fera sans doute de façon plus traditionnelle...
Sur les berges de la Meuse |
Dans les environs d'Arcen, aux Pays-Bas |
Enfer de boue |
L'Allemagne et ses plantations de bruyère, certaines en fleurs, d'autres non |
La culture du maïs, omniprésente en Allemagne |
Les lapins avec lesquels je partage le biergarten, près de Xanten |
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